Témoignage d'un lecteur : « Je suis un homme cis hétéro, ma partenaire souffre de vaginisme, et je ne sais pas quelle attitude adopter. J’ai peur de lui faire mal et que par ma faute son vaginisme ne s’aggrave. Comment agir ? »
L’attitude à adopter lorsque son.sa partenaire est vaginique dépend du stade et du type de vaginisme du ou de la concernée. Mes conseils seront donc ici plutôt généraux : Si tu as des demandes précises, n’hésite pas à me contacter. Je te renvoi également à l’article déjà publié sur mon site « Guérir avec son.sa partenaire ? » qui parle du rôle du partenaire dans la guérison.
Les conseils basiques
Soit patient.
Il faut éviter d’incarner une contrainte aux yeux de ta partenaire. Tu dois être un apaisement et non une pression supplémentaire. Pour cela, évite de fixer des objectifs dans vos rapports et n’attends rien sexuellement de sa part. Le vaginisme peut se guérir très rapidement comme il peut s’étendre sur plusieurs années : il faut en avoir conscience et être prêt à l’assumer. La déception qu’elle verra sur ton visage ne fera que renforcer son sentiment d’oppression et nuira à votre relation.
Ne pas l’infantiliser.
Ta partenaire souffre d’un trouble sexuel, elle n’est pas assistée. Tu peux lui venir en aide mais ne te comporte pas comme si elle se résumait à une créature fragile que tu te devais de protéger. Le vaginisme se guérit par une prise de contrôle sur son corps et un pas vers plus de liberté, l’infantiliser en la gardant sous ta protection peut freiner sa guérison. N’estime donc jamais que tu en sais plus qu’elle ou que tu comprends mieux ce qu’elle ressent, car c’est probablement faux.
Se renseigner au maximum sur le vaginisme.
L’acte primordial quand on entame avec une relation avec une personne est de se renseigner sur les difficultés qu’elle traverse. En l’occurrence, il existe de multiples ressources pour mieux comprendre le vaginisme (j’en présente plusieurs à la fin de mon ebook) : c’est une façon de te rapprocher de ta partenaire et ça te permettra d’adapter ton comportement à ce dont elle a besoin.
Les choses à faire en amont.
S’adapter à sa partenaire.
Il faut comprendre le lien qu’elle entretient avec le vaginisme. S’il est un sujet, en faire un sujet pour toi aussi peut être une bonne chose. Si elle ne souhaite pas que sa vie tourne autour de ce sujet, il vaut mieux au contraire l’évacuer et lui changer les idées.
Écouter, encore et toujours ce qu’elle a dire.
Il ne faut pas hésiter à lancer certains sujets de conversation qui pourraient traiter de près ou de loin du vaginisme. Entame des discussions avec elle sur la sexualité, sur ce que ça représente pour elle, pour son entourage. Le vaginisme se règle par la parole, la déconstruction, alors ne cesse d’en parler si c’est bon pour elle. Attention à ne pas te positionner en tant que psychologue, on ne te demande pas d’analyser ce qu’elle dit, mais de simplement lui donner l’occasion d’échanger.
Lui parler de ce que toi tu ressens.
L’une des appréhensions d’une femme vaginique peut être de décevoir son partenaire, de le frustrer : à toi de discuter de ton ressenti, honnêtement. Tu peux lui parler du rapport que tu entretiens personnellement avec votre sexualité. Ne mens pas, elle le ressentira et vos rapports ne s’amélioreront pas.
Les choses à faire sur le terrain.
Emploie un langage positif.
Pour ce point-là attention : je te conseille d’éviter d’associer la sexualité à quelque chose de dégradant. Mais ça ne veut pas non plus dire qu’il faut t’enfermer – et elle avec – dans une sexualité trop « romantique » qui ne te/lui correspond pas. La sexualité peut être le lieu où vous oubliez tout préjugé et idée reçue sur les rapports sexuels et où vous expérimentez des nouvelles façons d’échanger.
Apprendre à gérer la douleur.
Soit attentif aux signes extérieurs : si elle semble avoir mal, demande-lui s’il ne serait pas préférable d’arrêter le rapport. Si tu sens que sa douleur est importante mais qu’elle se force, prends l’initiative d’arrêter. Demande-lui si elle a besoin de temps pour se remettre ou si elle désire en parler. Demande-lui ce que tu peux faire pour la soulager : mettre la main sur son ventre, sur la zone douloureuse, la masser…
Stimuler sa vie sexuelle et son inverse.
Il n’y a qu’en pratiquant qu’on avance. Multipliez ensemble les petites expériences qui vous permettront de vous familiariser avec le corps de l’autre. Mais laisse-lui aussi le temps de se reposer, rien ne cesse de s’acharner ni de se précipiter.
Utiliser du lubrifiant, toujours, tout le temps.
Concentre-toi et mets beaucoup (beaucoup) en avant le sexe oral, ou non pénétratif. La pénétration n’est pas l’unique façon de faire du sexe, et ce n’est pas la meilleure méthode pour atteindre l’orgasme : alors autant s’en libérer.
Pose-lui beaucoup de questions sur ce qu’elle aime, ce qu’elle aimerait tester et fait de votre sexualité, quelque chose d’un peu moins stressant et beaucoup plus agréable que ce qu’elle avait imaginé.
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