Identifier les causes du vaginisme.
- Maelle Bizet Sable
- 8 janv. 2022
- 3 min de lecture
L’ignorance généralisée.
Comme tu l’as sûrement vu passer, j’ai lancé, il y a plusieurs semaines maintenant, un sondage au sujet du vaginisme mais surtout de l’expérience des personnes concernées. On entend souvent que le vaginisme touche tel pourcentage de femmes sans savoir ce qu’il y a derrière ce chiffre. Est-ce que le vaginisme signifie la même chose pour chacun.e ? Loin de là. D’une personne à l’autre, le vécu est totalement différent et c’est important d’incarner cette diversité lorsqu’on traite de vaginisme. Alors en ce début d’années 2022, je vais m’appuyer sur les premiers résultats du sondage pour proposer des articles adaptés.

Un résultat qui me paraît essentiel de te partager : 74,7% des personnes qui ont répondu n’ont pas identifié les causes de leur vaginisme. C’est tout simplement énorme. Énorme parce que même s’il n’y a aucune obligation, le vaginisme se soigne grandement en déconstruisant les sources du blocage, et difficile de déconstruire ce que l’on ignore. Énorme parce que ça révèle aussi l’ignorance, partagée par le grand nombre, de ses propres expériences et de leurs impacts. Non tu ne fais pas du vaginisme sans raison, non ce n’est pas que dans ta tête, non ce n’est pas grave mais ce n’est pas non plus à ignorer.
Qu’est-ce qui est mis en jeu ?
Quand tu fais du vaginisme, c’est que ton corps manifeste un refus inconscient de la pénétration. L’enjeu pour trouver l’origine de ton blocage est de te poser cette question : Qu’est-ce qui est mis en jeu de ma personne dans le rapport sexuel ? Quelle partie de moi est remise en question lorsque je pratique la pénétration ? Le vaginisme est la façon choisie par ton corps pour exprimer une gêne, un inconfort, un dégout pour une pratique. Qu’est-ce que cette pratique signifie pour toi ? Est-ce que le fait d’être pénétré.e remet en cause une partie de ton identité ?
J’ai identifié plusieurs catégories pour t’aider à te repérer, tu peux en cocher une ou plusieurs, ou aucune de celles mentionnées ici.
Typologie des causes.
Ce qui est revenu le plus dans le sondage ce sont les causes extérieures : les expériences traumatisantes (rappel : pas besoin d’avoir subi un viol pour être traumatisé.e), les rapports qui ne se passent pas très bien, qui sont peu voire pas du tout sources de plaisir. L’influence extérieure n’est pas forcément un vécu, c’est aussi des images, des récits…
Les causes liées à une dépendance sont assez connues, et la plupart des articles qui traitent de vaginisme les évoquent : ça peut être une dépendance à une religion, à une éducation, à un parent. Mais ça peut également être un attachement à un précédent partenaire ou à un groupe que l’on a peur de décevoir.
J’identifie aussi les causes liées à sa propre image, et elles sont souvent plus difficile à identifier. Parce qu’un traumatisme c’est assez clair, c’est une expérience négative qui marque durablement. En revanche, la valorisation de certains traits, la mise en avant de qualités ou la construction de sa personnalité sont en général considérées comme des actions positives. Or elles ont aussi un impact. Dans le second épisode du podcast par exemple, l’invitée confiait s’être construite en tant que « fille bien », et difficile dès lors d’associer à cette identité la pénétration. Pose-toi la question : qu’est-ce qui fait ta personne et que tu considères comme incompatible avec la pénétration ? quelles sont les valeurs qui entrent en contradiction en toi ?
Le blocage peut aussi venir de l’après pénétration, ce sont les conséquences que tu crains et non la pénétration elle-même. C’est ce que je nomme les causes liées au futur : la peur de l’abandon, la peur de la trahison, la peur d’être rejetée mais aussi la peur de tomber enceinte ou de contracter une maladie…
Mais pour t’aider, quoi de mieux que de te donner accès aux vécus d’autres personnes. Une grande partie des personnes ayant identifié les causes de leur blocage les ont transmises, et ça peut être intéressant pour toi de voir si tu t’y reconnais. Gros TW, Il y a énormément de concerné.e.s qui ont développé du vaginisme à la suite d’une agression sexuelle. J’ai censuré certains récits mais j’en ai aussi laissé, parce que je pense que c’est libérateur de s’exprimer et qu’il ne faut pas taire ces réalités.

So on retient quoi ?
Le vaginisme est une somatisation, c’est ton inconscient qui produit le blocage. Même si les causes peuvent être enfouies, elles n’en sont pas moins réelles. Les identifier est le premier pas, et peut-être le pas le plus utile, pour avancer dans ta guérison.
Xoxo,
Maelle S.B
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