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Sexualité non pénétrative et pénétrative : un choix ?

Dernière mise à jour : 11 mars 2022


J’ai publié il y a plus d’un mois maintenant un tiktok présentant d’autres pratiques sexuelles que la pénétration et j’avais prévu cette semaine de faire un article pour les présenter. Et puis aux vues de certaines réponses au Tiktok comme au sondage d’ailleurs, j’ai décidé de le décaler pour te parler.


« Je veux juste être normal.e »

J’ai reçu des commentaires d’hommes cis : « mouais », « mais c’est une blague, on couche quand » et d’autres plus insultants que j’ai supprimé. Et je me suis dit, comme à leur habitude, ils font chier. Puis j’ai reçu des commentaires de femmes. Des femmes qui se forcent, qui considèrent la sexualité non pénétrative comme un abandon. Et je me suis reconnue dans leurs témoignages.


A la question « j’ai mal pendant la pénétration » la réponse « fais sans pénétration » m’a longtemps fait chier. Et encore aujourd’hui j’ai du mal à la donner, parce que je sais que ce n’est pas ce que les personnes concernées ont envie d’entendre. Moi ce n’est pas ce que j’avais envie d’entendre. Je répète tout le temps qu’il faut décentrer la pénétration, qu’un rapport sexuel ne se résume pas à ça et que y’a aucune raison de faire ce qui nous fait du mal. Mais si je dois être transparente, ce n’est pas comme ça que je le vis au quotidien. En tout cas pas tout le temps.


Alors oui, y’a 90% du temps où j’ai un comportement sexuel positif, vis-à-vis de moi, de mon corps et de mon partenaire. Mais y’a toujours ces 10% où je retombe dans ce que j’ai appris de la sexualité. Je retombe dans le « il faut satisfaire un homme », « il faut aller jusqu’au bout », « il faut être normale ». Y’a 10% du temps où je me force, où je fais semblant et où je ne dis pas que j’ai mal. Ce n’est pas sain, ce n’est pas durable mais c’est moi.


La culpabilisation.

Parfois je culpabilise de pas réussir à pratiquer la pénétration comme je l’aimerais (c’est rare, mais mon vaginisme « réapparaît » surtout dans un cadre médical). D’autres fois je culpabilise de ne pas réussir à m’en foutre complètement. La voix dans ma tête alterne entre « t’es pas normale si tu renonces » et « t’es vraiment bête de te forcer ». Et avec vos retours, j’ai l’impression que ce sentiment est partagé.


Certains avouent prendre de l’alcool pour supporter la douleur. Certaines avouent serrer les dents. Tu n’as pas besoin de moi pour savoir que ce n’est pas comme ça qu’on règle le problème. Mais t’as pas besoin non plus que je vienne te pointer du doigt. C’est aussi ça le vaginisme et toutes les autres douleurs sexuelles. C’est aussi des comportements foireux. Faire comme s’ils n’existaient pas, c’est donner une vision bien lisse de ce que c’est d’avoir mal. Le vaginisme ce n’est pas un jolie feed insta. C’est de la frustration, des erreurs, des pleurs et des échecs.


Ce que j’ai envie de transmettre dans cet article, c’est du soutien. Quand tu m’écris sur insta, pas besoin de t’excuser de pas employer les bons mots, pas de besoin de t’excuser d’adopter un comportement qui n’est pas sain. A chacun son rythme, à chacun son moment.


J’ai l’impression qu’on tombe trop souvent dans la culpabilisation des femmes. Ce n’est pas la faute des femmes si elles ont reçu une mauvaise éducation sexuelle, voire pas d’éducation sexuelle du tout pour certaines. Ce n’est pas la faute des femmes si elles n’ont pas appris à aimer et à accepter leurs particularités. Et ce n’est pas leur faute, non plus, si elles n’ont pas encore les moyens de se soigner.



Un peu plus d’authenticité

J’aborde la sexualité plus sainement, sans penser en termes de normes, mais plutôt en termes de désir, de consentement et d’exploration. Mais je ne suis pas prête à renoncer à la pénétration. J’ai envie d’avoir la caisse à outils et de pouvoir choisir, au jour le jour, lequel je vais utiliser, sans me soucier de la douleur. J’ai envie d’avoir le choix. J’ai gagné en maturité mais pas encore assez pour voir la pénétration comme superflue. Ces discours que j’ai longtemps été incapable d’entendre, encore moins de comprendre, sont assimilés maintenant. Mais je n’ai pas besoin de me mettre une pression supplémentaire pour les appliquer, et toi non plus.


Si tu n’as plus envie d’avoir une sexualité pénétrative, c’est ok. Et si ce n’est pas le cas, c’est ok aussi. Ce que j’ai véritablement appris c’est qu’il n’y a pas de sexualité normale. Il n’y a pas de ligne d’arrivée après laquelle tout se passe bien.


Camille, du compte Instagram @jemenbatsleclito a publié un post sur sa façon d’aller chez la gynéco. (Si tu ne connais pas, c’est la personne la plus déculpabilisante qui parle de sexualité sur les réseaux). En gros elle dit qu’elle insère elle-même ce qu’il faut insérer. Et je trouve que c’est super façon de faire face aux douleurs sexuelles, même si elle ne fait plus de vaginisme il me semble. Il ne s’agit pas de renoncer à la pénétration mais de la faire à sa façon, à son rythme.


C’est une idée avec laquelle je me trouve en accord et qui me fait du bien. Et je pense qu’il faut cultiver ce qui nous fait du bien. C’est dans cette idée que Journal d’une vaginique devient désormais aussi un podcast : Journal des vulves.


Le but ? Partager les récits des personnes pour qui la sexualité ne va pas de soi. Raconter le quotidien, le réel, les trucs qui marchent et ceux qui merdent. C’est une discussion en dehors des normes et des représentations qui s’ouvre, pour faire la paix avec sa vulve. J’aime croire que ce podcast, c’est un peu comme le rdv chez la psy manqué. Le mieux ? Vous pouvez en faire partie. Si vous voulez être la prochaine voix au micro, il suffit de me contacter par mail (journaldunevaginique@gmail.com) ou directement sur Instagram.


Au plaisir de vous entendre,

Xoxo,

Maelle S.B

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