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L’association à la douleur.

Dernière mise à jour : 2 oct. 2021

« J’ai été diagnostiquée d’endométriose il y a maintenant cinq ans et je souffre énormément lors des rapports sexuels. Autour de moi, on me parle beaucoup de vaginisme, bien que mon médecin n’attribue mes douleurs qu’à l’endométriose. Est-ce qu’on peut faire du vaginisme et être atteinte d’endométriose ? »


L’endométriose c’est quoi ?

Pour expliquer brièvement, il y a endométriose lorsque la muqueuse présente dans l’utérus migre hors de l’utérus, dans les trompes ou le ventre par exemple. Cette migration entraîne entre autres de fortes douleurs lors des règles et des chances accrues d’infertilité. L’endométriose peut également se caractériser par la formation de kystes dans le vagin qui deviennent extrêmement douloureux pour la concernée ou l’adhérence des parois qui aboutit là aussi à une plus grande sensibilité. Parce qu’elle touche exclusivement les personnes possédant un utérus, l’endométriose est une maladie méconnue, qui se diagnostique tard et pour laquelle il n’existe peu voire pas de traitement.


L’endométriose peut donc déjà constituer la cause de douleurs lors des rapports sexuels. Ces douleurs sont souvent situées par les concernées au fond du vagin et non à l’entrée même comme c’est le cas pour les femmes vaginiques. Mais est-ce à dire qu’il n’y a pas de lien ? Non.


Endo et vaginisme primaire.

Rien n’empêche les femmes atteintes d’endométriose de développer du vaginisme lors de leur enfance ou de leur adolescence, et qu’à ce vaginisme se superpose une endométriose. Dans ce cas, elles ont un vaginisme dit primaire qui intervient avant n’importe quel rapport sexuel. Il est difficile à diagnostiquer parce qu’une grande partie du personnel soignant considère comme normal la souffrance lors des rapports sexuels, et d’autant plus lorsqu’il y a endométriose.


Endo et vaginisme secondaire.

Mais les femmes concernées par l’endométriose peuvent aussi développer un vaginisme secondaire, à cause de cette maladie et c’est même plus répandu que ce que l’on croit.

Si tu es atteinte d’endométriose, tu as pu ressentir d’importantes douleurs lors de tes rapports sexuels ou même lors de consultations médicales (avec les sondes par exemple). Ton inconscient a alors associé l’intrusion de quelque chose dans ton vagin à un danger. Ton corps s’est préparé à la douleur en se crispant lors de l’acte sexuel, cette crispation a renforcé la douleur : c’est un cercle vicieux qui mène au vaginisme. Lorsque l’association est faite entre rapport sexuel et douleurs, il est très difficile de s’en défaire naturellement. Il est donc important d’identifier cette association et de mettre un mot dessus – vaginisme – pour pouvoir s’en libérer. Les douleurs lors des rapports sexuels ne sont pas une fatalité, même pour les personnes atteintes d’endométriose.



Construction psychologique.

Outre cette association à la douleur plutôt simple, les femmes atteintes d’endométriose peuvent développer du vaginisme en raison de leur maladie du fait de facteurs psychologiques plus complexes.


Le premier facteur, assez évident, est la détestation de son vagin/utérus. Les personnes atteintes d’endo peuvent considérer leur vagin comme un poids dans leur existence, une source de douleurs. Elles opèrent donc une mise à distance de celui-ci qui peut entraîner du vaginisme. Cette mise à distance est renforcée par la multitude d’examens médicaux qu’elles doivent subir, mais également par la prise de traitement lourd, comme la pilule qui déconnecte totalement la femme de son utérus. Elles font face à une partie de leur corps qu’elles ne connaissent pas, ne maîtrisent pas et n’entretiennent avec elle que des rapports conflictuels.


Le second facteur, plus enfoui, est lié à la grossesse. Les femmes atteintes d’endométriose sont averties presque dès la première consultation qu’elles font ou qu’elles feront face à des risques d’infertilité. Ce risque est une pression énorme mise sur ces femmes qui, pour certaines d’entre elles, désirent une grossesse ou en tout cas d’avoir le choix de cette grossesse. Par peur de constater l’infertilité, les femmes atteintes d’endo peuvent se fermer au rapport sexuel ce qui entraîne du vaginisme. C’est une façon pour elle de nier la réalité de leur potentielle infertilité, et c’est pour l’inconscient une forme de protection.


Pour répondre à ta question, les femmes atteintes d’endo peuvent faire du vaginisme, tant primaire que secondaire, et c’est même assez logique. Il faut garder en tête que la douleur n’est pas quelque chose de normal et qu’il ne faut pas la considérer comme définitive. Identifier son vaginisme quand on est atteinte d’endo, est donc un acte essentiel pour pouvoir en sortir. Bonne chance à toi, si c’est ton cas, et on se dit, à dans deux semaines.


Maelle Sable Bizet

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