Est-ce que je souffre de vaginisme ?
- Maelle Bizet Sable
- 26 avr. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 oct. 2021
Quand je parle de vaginisme, régulièrement une copine ou une inconnue en soirée me dit qu’elle en fait peut-être aussi et me demande mon avis. Beaucoup de femmes ignorent que le vaginisme existe, et elles sont encore nombreuses à ne pas savoir si elles sont concernées. C’est peut-être aussi le cas de toi derrière ton écran. Alors comment savoir si l’on souffre de vaginisme ?
Les fondamentaux du vaginisme.
Personnellement, j’ai mis du temps avant de réaliser que j’étais atteinte de vaginisme. Cet article n’a pas pour but de donner une définition de la femme vaginique en diagnostiquant des femmes qui vont peut-être parfaitement bien. Je ne suis ni médecin, ni gynéco, ni sexologue. Mais je suis concernée et en tant que telle je pense pouvoir en donner quelques clés.
Une femme peut faire du vaginisme si les muscles de son plancher pelvien se contractent sans qu’elle en soit consciemment à l’origine. Concrètement, une crise vaginique est identifiable lorsque le périnée se contracte tellement, que la pénétration apparaît inconfortable, douloureuse voire impossible. La femme vaginique a le sentiment que son vagin est fermé, on dit souvent par image, qu’elle est confrontée à un mur, et non à un trou. Cette dernière ne souhaite pas cette fermeture et n’a aucun contrôle dessus – c’est comme un spasme. Cette fermeture peut être constante, on parle alors de vaginisme total, c’est-à-dire que rien ne passe, jamais. Mais elle peut être aussi partielle en fonction de l’objet : le rapport sexuel est impossible à l’inverse de l’insertion d’un tampon par exemple, le corps semble réagir de façon radicalement différente face à chaque intrusion. Ou partielle en fonction d’une situation : le rapport sexuel est possible à un moment donné et impossible à un autre, sans qu’une différence claire soit établie entre les deux moments qui puisse justifier une différence – typiquement des relations avec un même partenaire à différents moments de la journée.
On distingue traditionnellement deux formes de vaginisme : la forme primaire et la forme secondaire. Le vaginisme primaire se manifeste lors des toutes premières tentatives. Tandis que vaginisme secondaire se manifeste, lui, après plusieurs relations sexuelles. On entend souvent que le premier est dû à l’éducation et le second à un traumatisme. Je ne pense pas que cette distinction soit nécessaire. Un traumatisme peut survenir avant les premières relations. Et il y a souvent beaucoup de facteurs – éducation et traumatismes – qui font système, sans que l’un soit plus important qu’un autre.
Les premières pénétrations peuvent s’accompagner de douleurs lorsqu’elles sont réalisées sans le matériel nécessaire – lubrifiant par exemple – ou sources d’un trop grand stress. Ces douleurs peuvent également signifier un manque de consentement, ou de préparation : elles doivent ainsi être prises en compte. Mais les douleurs ne signifient pas nécessairement que vous faites du vaginisme.
La consultation, un diagnostic à prendre en compte ?
J’ai fait l’objet d’une très mauvaise consultation gynécologique, et celle-ci m’a fait réaliser à quel point de nombreuses personnes peuvent avoir une vision biaisée du vaginisme. La gynéco a tenté à l’époque de me prouver que je ne souffrais pas de vaginisme. Je vous passe les détails, ça n’a pas fonctionné. L’effet a même été inverse puisqu’en sortant j’avais mille fois plus de raisons de considérer la pénétration comme une source de douleurs. Ma gynéco n’était pas une mauvaise gynéco, ce n’était pas une personne qui avait mal suivie sa formation, ou un agresseur. Ma gynéco était une femme formée par l’institution traditionnelle, elle n’avait conséquemment pas les ressources nécessaires pour faire face au vaginisme.
Aujourd’hui le personnel médical n’est pas encore capable de traiter des troubles sexuels qui concernent les femmes, et le vaginisme en fait partie. Cela évolue, heureusement. Mais nous ne sommes qu’au début du processus. Je dis ça parce que certaines d’entre vous ont – ou vont – peut-être fait face aux mêmes difficultés. Alors petits rappels : le personnel médical n’a pas une voix d’autorité et vous pouvez quitter une consultation quand celle-ci devient douloureuse. Vous n’avez pas à prendre aux pieds de la lettre les conseils d’une personne qui n’a jamais souffert de vaginisme, et même d’une concernée : gardez le recul nécessaire pour écouter votre corps. Si vous pensez souffrir de vaginisme, dirigez-vous de préférence vers des gynéco ou sexologues qui spécifient connaître le sujet. C’est la meilleure façon d’éviter un diagnostic dépourvu de valeur, et de trouver un point d’appui dans votre guérison.
Récapitulons, vaginique ou pas ?
Si tu ressens de fortes douleurs lors de la pénétration ou si la pénétration t’apparaît– à certains moments ou continuellement – impossible, le vaginisme peut en être la cause. Mais attention d’autres troubles existent, il pourra donc être intéressant de les passer en revue avec un professionnel de santé – qui s’y connaît ! Si tu es bien vaginique, pas de panique, le vaginisme se guérit et pas de manière si compliqué que ça. Je te laisse découvrir le Ebook dans lequel je te transmets tout ce que j'ai appris, et tout ce qui m'a permis de m'en sortir.

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