Choisir sa contraception ne va pas de soi, d’autant plus quand on fait du vaginisme. Cet article est le fruit de mes recherches, et loin de concerner uniquement les femmes vaginiques, il s’adresse à toutes les personnes qui ont ou comptent avoir une sexualité active.
La grossesse, un poids sur les femmes.
Le vaginisme, si on le résume assez brièvement, est le fait d’associer la sexualité ou du moins la pénétration à des choses négatives, voire à un danger. Or une grossesse qui n’est pas désirée, c’est un danger.
Certaines femmes connaissent des épisodes vaginiques par peur de tomber enceinte – après un IVG par exemple. Pour d’autres, la cause profonde du vaginisme peut être la peur de devenir une femme : le rejet de la sexualité est un rejet de l’identité reproductive assignée à la femme. Pour la plupart, le risque de fertilité représente un poids supplémentaire qui renforce le vaginisme : c’est une pression parmi tant d’autres.
Alors pour guérir, il faut absolument libérer cette charge mentale que constitue la contraception et qui freine l’accès à une sexualité épanouie. Il faut choisir une contraception adaptée aux femmes vaginiques.
Tout ce qui entre, c’est non.
Pour les femmes vaginiques, tout ce qui s’apparente à une intrusion est compliqué. Le stérilet, le préservatif féminin sont donc des moyens de contraception quasi impossibles à mettre en place. Mais ce n’est pas le cas pour toutes. Certaines femmes ne connaissent des difficultés que lors d’un rapport sexuel et peuvent s’ouvrir lors d’une consultation gynécologique. Pour d’autres, c’est un jour avec, un jour sans. L’important si on décide de mettre un stérilet par exemple, c’est de parler avec sa gynéco ou sage-femme de son vaginisme, ou de toutes les difficultés que l’on rencontre. Il ne faut pas laisser dans l’ignorance, les personnes qui sont amenées à nous soigner, sans quoi elles peuvent faire preuve de maladresse.
De nombreuses femmes ont déjà vécu une consultation gynécologique éprouvante, vaginique ou non, et cela ne doit pas être considéré comme normal, comme un passage obligatoire. Voici un lien vers des soignantes safes, si tu souhaites consulter :
Reprenons. Si l’on exclut tout ce qui entre, vers quoi se tourner ?
Pourquoi pas les hormones ?
Les traitements hormonaux de type pilule ou implant apparaissent plus accessibles pour les femmes vaginiques. Aucune intrusion – si ce n’est dans le bras – et une garantie d’infertilité sur une longue durée. Mais lorsqu’il s’agit d’hormone, le traitement est lourd et impacte tant l’aspect physique que mental des femmes concernées. Si vous n’avez pas d’effets secondaires ou qu’elle est nécessaire pour compenser d’autres troubles (type endométriose), alors foncez. Attention cependant, certains effets – changements d’humeur – ne s’observent bien que lorsqu’on l’arrête.
Personnellement pour des raisons médicales, la pilule ne m’est vraiment pas conseillée. Je me suis donc retrouvée dans l’impasse, comme beaucoup de femmes. A terme, ça m’a servi. J’ai été poussée à chercher d’autres solutions moins intrusives, moins dangereuses pour mon corps, et pour ma santé. J’en ai trouvé une : la symptothermie.
Pourquoi pas les hommes ?
Cette parenthèse est nécessaire : si je devais recommander la contraception parfaite pour les femmes, ce serait une contraception masculine. Pas d’hormone, pas d’intrusion, pas de charge mentale. L’anneau, le préservatif masculin, le slip, tous répondent à ces conditions et sont pour les femmes, un énorme gain de liberté. Cependant, une femme doit pouvoir se protéger sans compter sur son partenaire, et j’ai bien conscience que si vous lisez cet article c’est pour avoir des réponses concrètes. Aussi, la symptothermie a l’avantage d’inclure les deux partenaires dans la contraception.
La symptothermie : le choix de la Reine.
Avant d’être une contraception, la symptothermie c’est l’observation de sa fertilité. Pour rappel, la femme n’est pas fertile durant tout son cycle mais seulement durant une fenêtre de fertilité – à l’inverse des hommes. Ce qui signifie que pour ne pas tomber enceinte, il n’est pas utile de se protéger quotidiennement. Il est possible de se protéger – en utilisant un préservatif par exemple – exclusivement les jours fertiles. Concrètement comment ça marche ?
On observe son cycle par deux biais : sa température et sa glaire cervicale aka les pertes blanches. La température augmente durant un pic de fertilité et la glaire cervicale change d’aspect durant les quatre phases qui composent un cycle. Avec un indice de fiabilité pratique égal voire supérieur à celui de la pilule, la symptothermie apparaît être la contraception idéale : elle inclut les deux partenaires donc la charge mentale est partagée, et elle ne représente pas un danger pour la santé des femmes. Pour savoir comment la pratiquer, je te renvoie aux nombreux sites qui traitent du sujet, et à l’application Moonly, assez facile d’utilisation.
Pour moi, le seul inconvénient de cette méthode, que je n’utilise pas encore comme une contraception, est qu’elle n’a aucun effet sur les douleurs menstruelles.
Guérir du vaginisme grâce à sa contraception ?
La symptothermie est une contraception non seulement adaptée aux femmes vaginiques, mais qui représente également un outil clé dans leur guérison. Pourquoi ? Le vaginisme repose sur la distance qui sépare les femmes de leur utérus. Elles ont du mal à se connaître, donc du mal à s’ouvrir. L’observation de la glaire cervicale peut reposer sur l’insertion d’un doigt : c’est donc un bon moyen pour se fixer des objectifs de progrès, et un rendez-vous quotidien avec son utérus. La femme vaginique en la pratiquant découvre comment fonctionne son vagin.
La symptothermie permet d’apprivoiser son corps, de le comprendre : elle permet de sortir de l’ignorance et de reconnecter avec soi. En ce sens, elle est un allié formidable pour guérir du vaginisme.
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