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Premières fois avec ou sans vaginisme.

J’ai reçu en réponse à un de mes contenus sur Tiktok, ce commentaire : « La semaine pro je vois enfin mon copain et je sais qu’il voudrait passer à l’acte, je pense ne pas être prête ou je crois faire du vaginisme, c’est la peur de le décevoir et le stress, un traumatisme. » Et je trouve qu’il est très représentatif du commencement de la sexualité pour beaucoup de femmes.


On croit souvent, à tords, que le vaginisme est synonyme d’absence de sexualité.

Or ce n’est pas le cas. Beaucoup de jeunes femmes composent au quotidien avec vaginisme et premières relations sentimentales et sexuelles. Cet article est donc fait pour t’accompagner, si c’est ton cas.


Se préparer mentalement, consentement et désir.

Tu dois commencer un rapport sexuel avec la certitude que ton rapport est gratuit, sauf si tu es un.e travailleur.se du sexe bien sûr. Gratuit, c’est-à-dire que tu l’as librement voulu, que tu ne le fais pas pour quelqu’un d’autre ni même pour te prouver quelque chose. Si une seule des affirmations suivantes t’as déjà traversé l’esprit, ne le fais pas : Si je ne le fais pas, il va me quitter, il va aller voir ailleurs, il va me trouver coincée… Non je répète mais c’est vraiment important, ne le fais pas. Tu ne vas rien en tirer. Un rapport sexuel, ça se fait toujours avec un consentement plein et entier.


A toi donc de te poser les bonnes questions. Est-ce que j’en ai vraiment envie ? Est-ce que mon corps en a envie ? Je suis la première à écrire que le vaginisme est la façon pour ton corps de dire non, ce qui n’est, en fait, pas exact. Ton corps peut manifester des signes d’excitation physique et faire du vaginisme. Et inversement, tu peux ne pas faire de vaginisme, et ne pas ressentir la moindre excitation. Tâche donc d’attendre d’en ressentir l’envie pour commencer quoi que ce soit.


Se préparer matériellement, partir l’esprit libre.

Si tu es en période fertile, pense à choisir un moyen de protection avec ton.ta partenaire et cela en amont, car l’esprit est plus détendu s’il n’y a aucun risque de grossesse. Achète du lubrifiant. La lubrification naturelle ne suffit souvent pas, d’autant plus lorsque tu es sous pilule. Renseigne-toi sur les différents sextoys qui existent pour stimuler la partie extérieure du clitoris. Beaucoup de femmes ont du mal à avoir un orgasme seulement avec la pénétration. Tu peux choisir de procéder par étapes avec ton.ta partenaire, d’abord l’un fini puis on se concentre sur l’autre. Mais si tu veux que la pénétration soit de plus en plus simple pour ton corps, il faut la rendre agréable. Et ça passe, généralement, par une double stimulation pendant l’acte.


Se préparer physiquement, le bilan.

Un conseil, qui est ici, uniquement pour les personnes vaginiques : Fais le point sur où tu en es niveau pénétration et où tu peux et veux aller. C’est-à-dire que si tu n’as jamais mis de tampon ou de doigt, ne pars pas dans l’attente d’y arriver du premier coup super bien. Il y a des personnes qui ont des déclics mais la plupart du temps, ton corps est quelque chose que tu dois travailler. De la même façon, dis à ton.ta partenaire où tu espères aller sans cacher le chemin déjà parcouru. Il vaut mieux commencer doucement et connaître des petits succès qui t’encourageont à continuer que faire face à un échec, potentiellement douloureux.


Pour ce qui est de l’implication du ou de la partenaire, deux sources sont déjà en ligne pour l’aider à trouver sa place : l’Ebook où tu peux retrouver une réflexion sur la nécessité de l’en informer pour guérir. L’article de juin dernier, sur ce que peut faire concrètement le.la partenaire au quotidien.


Le conseil le plus réclamé : concrètement sur le moment, on fait comment ?


Sur le moment, on fait comme on peut.

On mise d’abord sur une sexualité non pénétrative et si ça te plait, tu peux t’arrêter là, la pénétration n’est pas une nécessité. Les rapports buccaux aident énormément à la lubrification. Avant que quoi que ce soit n’entre, on respire en gonflant le ventre et non la poitrine pour détendre le périnée. On peut laisser son.sa partenaire prendre les commandes au niveau de l’insertion, mais c’est aussi bien d’accompagner le mouvement avec ses mains : attrapes par exemple la sienne ou même son bassin – selon ce qu’il.elle fait – pour pouvoir choisir la pression, et arrêter dès les premiers signes de douleur.


En terme de position, il n’y aucune obligation mais voilà ce que je conseillerais à un.e ami.e. Certaines personnes vaginiques préfèrent être au-dessus pour prendre le contrôle complet de l’opération, n’hésite pas à essayer, mais si tu trouves ça fatiguant au niveau des jambes, ne culpabilise pas, c’est normal. Les positions de dos comme la levrette sont souvent plus douloureuses car plus « profondes », alors reste sur des classiques comme le missionnaire, ça fera très bien l’affaire. Pour réaliser un bon missionnaire sans douleur même en allant loin, je te conseille de rétroverser le bassin, et de placer tes jambes autour du dos de ton.ta partenaire : c'est pas ce qui vient naturellement mais je t'assure que ça fonctionne. J’ai souvent lu qu’on conseillait aux personnes vaginiques la cuillère pour la tendresse qu’elle apporte, mais je trouve que personnellement elle est assez difficile à mettre en place, à toi de voir ce qui te correspond le mieux.


Tw : Si tu as été victime d’agression sexuelle ou que des images d’agression sexuelle t’ont marqué, évite les positions qui pourraient te les rappeler.


So, on retient quoi ?

Que ce soit une phalange ou un pénis, ou même rien du tout, félicite-toi. Aucune étape n’est obligatoire, si ce n’est le consentement. A toi de te faire ta propre routine pour améliorer au fil du temps ta sexualité, mais n’oublie pas que le but est avant tout de se faire plaisir et pas de performer.

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