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Les ressources gratuites pour guérir.

« J’aimerais être suivi.e mais je n’ai pas les moyens », « il ne faut pas que mes parents soient au courant », « je sais pas par où commencer ». Aujourd’hui je m’intéresse à l’un des résultats du sondage : +15% d’entre vous n’ont pas entamé de guérison suivie avec un.e professionnel.le par manque d’argent. Quelles solutions mettre en place pour guérir lorsque les moyens manquent ?



Quand les inégalités se conjuguent. Le vaginisme requiert un travail psychologique important pour comprendre l’origine du blocage. Si la partie physique est accessible – avec l’achat de dilatateurs vaginaux par exemple – la partie psychologique, qui est la source même du problème, est bien plus coûteuse. Dans les représentations collectives, aller voir une psychologue a longtemps été l’attelage des malades mentaux. L’essor du développement personnel et d’autres mouvements prônant le bien être intérieur ont démocratisé le recours à la thérapie. Mais sans en démocratiser le prix. Déjà, la sécurité sociale ne rembourse que très rarement ce type de consultations (ça évolue en ce moment donc à suivre). En moyenne une séance chez la psychologue est facturée entre 60 et 80 euros l’heure. Par mois, ça représente un budget de 240 et 320 euros. Comme l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 17 ans, entre la réalisation du problème et les premières démarches, la quête de reconstruction se situe souvent une fois la majorité passée : Un moment charnière entre études, premiers jobs, voir premier CDI où il est difficile de trouver un budget mensuel de 240 ou 320 euros. On se souvient de l’enquête de l’OVE de 2013 qui révélait que 49% des étudiants qui renoncent à des soins, le font à cause des coûts financiers que ces soins représentent. Dans le cas des troubles sexuels comme le vaginisme, c’est une réalité : le suivi long terme avec plusieurs professionnels nécessite un budget important.



Comme facteur aggravant, les concernées combinent précarité étudiante et précarité de genre. D’après un rapport de l’Assemblée nationale, les femmes représentent 53% des personnes en situation de pauvreté en France. Cette réalité, d’une guérison entravée par le manque de moyens financiers, est rarement prise en compte lorsque l’on parle de vaginisme.


Le droit à une sexualité sans douleurs. Face à ce constat, comment peut-on s’en sortir ? Il existe des solutions gratuites qui peuvent grandement aider les plus précaires. Et le problème, comme en témoigne ce second résultat, c’est qu’elles sont souvent méconnues. Alors je te propose un petit annuaire de ce qui peut aider. Le planning familial c’est la ressource numéro 1 pour toutes les personnes qui rencontrent des difficultés dans leurs sexualités et qui ne savent pas où aller. Tu peux y consulter des gynécologues, des sages-femmes, des bénévoles gratuitement. J’ai emmené une amie pour dépistage, une autre pour sa contraception et une dernière pour soigner une excision, et à chaque fois les réponses ont été là. Même si la personne en garde n’est pas experte sur le vaginisme, elle peut te rediriger vers les bonnes ressources. J’imagine que l’inconvénient c’est que la qualité de l’entretien dépend de ton interlocutrice mais pour un premier contact ça fait le taf. Ce site en regroupe pas mal mais n’hésite pas à chercher autour de toi, le mien n’est pas dedans par exemple et pourtant il est très bien. « Je ne peux pas me déplacer ? » Pas de soucis il y a des numéros utiles à connaître : La ligne d’écoute du planning familial : 0 800 08 11 11. Ouverte du lundi au samedi de 9h à 20h en métropole et aux Antilles du lundi au vendredi de 9h à 17h pour « être écoutée, informée et orientée en fonction de ses besoins en matière de sexualités, contraception, avortement, violences, dépistages IST-sida et orientation sexuelle. » Pour le cas spécifique des agressions sexuelles, je te recommande la ligne de SOS Viols : 0.800.05.95.95. Pour bénéficier de 8 séances chez la psy gratuitement, le gouvernement a mis en place cette plateforme. Ça peut vraiment t’aider. Il y a aussi des psychologues et des sages-femmes dans pas mal d’universités françaises, n’hésite pas à aller faire un tour dans leur cabinet. Je sais que certains ne sont pas forcément hyper compétents, mais si tu n’es pas satisfaite, il n’y a pas de honte à changer de professionnel. Dans la même vibe, Santé Publique France a lancé un site où tu peux retrouver plein de contenus gratuits liés à la sexualité. Peut-être plus d’actualité, je te recommande aussi le guide de sex education et pour plus de diversité, le site consacré aux thématiques de la sexualité des personnes non valides. Perso, je te conseille le site collaboratif de l'association Cause toujours qui regroupe énormément d'infos féministes et de liens utiles. Et sinon, t’as toujours mon podcast et le Ebook, qui sont là pour te donner plein de conseils. So on retient quoi ? L’objectif de cet article n’est pas de condamner aveuglement les tarifs facturés – les psychologues ont évidemment besoin d’être rémunérés correctement. Pour tout te dire, j’envisage moi-même une réorientation dans ce milieu professionnel. Mais la thérapie reste un luxe que beaucoup ne peuvent s’offrir, et c’est important de donner l’opportunité de guérir à tous.te.s en dépit de toute considération financière. Xoxo, Maelle Bizet Sablé.

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