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Guérison-plaisir ou guérison médicale ?

J’ai une théorie sur le vaginisme. Elle est personnelle, subjective et donc arbitraire, mais je trouve intéressant de te la partager. Il y a selon moi deux façons de guérir, deux grands courants. Les deux sont nécessaires, complémentaires et équivalents, mais les distinguer a son importance. J’identifie d’un côté la guérison médicale et de l’autre la guérison tournée vers le plaisir (je n’ai pas trouvé de meilleur terme). Dans cet article, je te les présente et t’explique comment identifier celle qui te correspond le mieux, afin de soigner plus facilement ton vaginisme.


L’origine de la distinction.

Lorsque la cause du vaginisme est liée à des professionnels de santé – une mauvaise expérience avec un.e gynéco par exemple – ou lorsque que l’évènement traumatisant s’est ajouté à un vaginisme primaire déjà présent, alors tu peux avoir du mal avec la guérison médicale. L’idée d’être touché.e par un.e kiné te bloque, l’insertion de dilatateurs est impossible à envisager et tu angoisses avant de prendre chaque rendez-vous gynécos.


En revanche, quand ton vaginisme est lié à une condamnation – consciente ou non - de la sexualité en général, c’est la guérison tournée vers le plaisir que tu peux avoir tendance à rejeter. La guérison médicale peut être considérée, par ton inconscient, comme plus légitime. Ça peut être le cas pour les personnes religieuses : de nombreux courants interdisent ou déconseillent la masturbation féminine, mais pas le fait de se soigner. La guérison médicale apparaît comme la meilleure façon d’être aligné.e avec ton propre système de valeurs. C’est aussi le cas pour une partie des victimes d’agression sexuelle qui peuvent ressentir une forme de dégoût face à leur corps ou à celui de leur partenaire.


Je sais que beaucoup défendent l’idée qu’il est nécessaire de déconstruire ses croyances et ses traumatismes pour se soigner. Typiquement, guérir du vaginisme, tout en continuant d’entretenir des sentiments négatifs à l’égard de la sexualité, semble impossible. De la même façon qu’éviter les situations médicales avec pénétration ne constitueraient pas une « vraie » guérison. Bien que je pense que se déconstruire soit important, je défends aussi l’idée d’offrir à chacun une guérison qui lui ressemble. Le but c’est d’être le plus à l’aise pour se reconnecter à son corps, il me paraît logique qu’on y parvienne tous différemment, et surtout avec des temporalités différentes.





Médical, plaisir, quel côté choisir ?

Lorsque j’ai soigné mon vaginisme, j’ai utilisé des outils empruntés à ces deux types de guérison. Je vais donc te donner les atouts et les failles que j’ai identifié pour chaque méthode. Pour la première, orientée du côté du plaisir, l’avantage le plus important est le fait que ton corps puisse se sentir bien rapidement. Typiquement, stimuler le clitoris en parallèle de chaque tentative de pénétration te permet de ressentir du plaisir, de lancer le processus de lubrification et de détendre les muscles de ton périnée. Ton corps dissocie pénétration et douleurs, et de nouveaux schémas inconscients se forment. Se soigner devient plus ludique, bien moins douloureux et en ce sens plus facile. Le risque, c’est de passer à côté du fonctionnement de ton corps et de ne pas réussir à t’ouvrir comme tu le souhaiterais dans d’autres contextes.

A l’inverse, pour le côté médical, son avantage central est la maîtrise presque totale de ton corps. Avec les dilatateurs, les exercices de kegel, tu peux activement sentir les muscles de ton périnée et les détendre. C’est plus simple, à terme, de faire des examens gynécologiques, de mettre une cup : car ton ouverture ne dépend pas de ton excitation. Le risque est cependant d’avoir plus de difficultés au moment de la guérison, car ce sera plus éprouvant pour ton corps. Ça peut aussi être source de plus de pression.

Je pense aussi que les deux résultats sont différents. Pour la guérison-plaisir, tu associes la pénétration à une sensation positive, de bien-être. Pour la guérison médicale, tu l’associes à l’absence de douleurs. Cette distinction a son importance, je trouve, dans les relations que tu auras avec tes partenaires ou avec des professionnels de santé.


Penser la complémentarité. La guérison du vaginisme se fait au minimum sur plusieurs mois. Pour reprendre confiance, l’important c’est d’obtenir des résultats. Souvent tes douleurs sont si répandues que ça te décourage de continuer d’essayer. Les premiers succès – souvent assez minces – sont alors libérateurs. Ce sont des signaux de reconnexion avec ton corps, et c’est logique qu’ils s’obtiennent, le plus souvent, dans l’espace le plus sécurisant pour toi. Mon conseil n’est pas de choisir l’un des deux courants, de façon absolue et définitive. Tu peux commencer, en fonction de la nature de ton vaginisme, par une méthode de guérison et ensuite te tourner vers la seconde. C’est essentiel pour approfondir les avancées. L’idée est d’emprunter aux deux, sans culpabiliser d’être moins à l’aise avec l’un. So on retient quoi ? Si tu ne parviens à avancer, il peut être intéressant de t’interroger sur le type de guérison que tu as choisi : est-elle le meilleur choix pour ta situation ? De la même façon, si tu as l’impression de stagner, changer d’approche peut grandement t’aider.

@Maelle.sbl X Ebook de l’été. Grande nouvelle à t’annoncer : Je sors la première semaine de juillet une nouvelle version de l’Ebook. Pourquoi ? Pour les nouvelles et nouveaux d’abord mais surtout parce qu’en un an j’ai beaucoup appris. Certaines de mes positions ont évolué, j’ai tenté de nouvelles choses, j’ai lancé un sondage avec plus d'un millier de réponses, et j’ai eu l’occasion de parler de ces sujets en public. J’aimerais donc synthétiser cette connaissance et la rendre accessible gratuitement à tou.te.s. C’est aussi, pour moi, une façon de m’entraîner pour l’écriture de mon prochain livre qui traitera du vaginisme. Si le premier t’intéresse, je te mets le lien juste . Pour ces deux projets j’ai besoin de toi ! J’aimerais que tu me dises ce que tu attends de l’Ebook, ce qui pourrait t’aider ou ce que tu as trouvé bénéfique dans le précédent. Alors n’hésite pas, contacte-moi par mail ou directement sur Instagram, le but est de le construire ensemble pour qu’il aide le plus de personnes possibles. Merci pour ton soutien, Xoxo, Maelle Bizet Sablé.

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